« Broken english… » cette expression utilisée pour définir le « parlé Saint Martinois, est revenue dans des commentaires récents, notamment sur les réseaux sociaux… occasion pour moi de dire la place de la langue dans la culture d’un peuple…y compris le peuple Saint-Martinois, certes petit en nombre, certes actuellement en mode survie, mais surement identifiable par certains traits spécifiques, dont le «sint marten english».
Loin de nous la prétention de parler l’anglais de Cambridge ou celui de Harvard…
(même si nous pouvons l’apprendre…comme tout le monde)
mais personne ne nous empêchera de parler notre sin marten english.
Pour les Sint martiners il n’est pas broken, il est ce qu’il est, simplement, et il joue un rôle pivotal quand on veut nous définir identitairement : les saint martinois traditionnels parlent sint marten english, simplement, cela depuis la période de l’esclavage.
Ni la France puissance colonisatrice
Ni la France puissance civilisatrice
Ni la France puissance économique
Ni la France puissance administrative
Ni la France puissance éducative
Ni la France Jacobine
Ni la France du mépris
La hollande non plus, d’ailleurs,
Malgré la grande envie de certains,
Malgré les grands efforts de quelques uns
Malgré aussi notre manque de vigilance
n’a réussi à faire disparaître notre sin marten english
Preuve s’il en faut de la solidité, de la permanence, de l’immanence même de cette réalité là dans le corpus culturel du sin martiner. Une réalité qui résulte d’accidents successifs d’une histoire coloniale plusieurs fois centenaire. Une réalité forgée sous le chaud soleil des champs de coton, des champs de cane ou des marais salants. Une réalité renforcée par une nature plus forte que l’homme et qui oblige à la solidarité entre les hommes, une nature qui a pris le nom de Dona ou Luis, une nature que nous connaissons et que chacun doit respecter, et respecter aussi tous ceux qui n’ont peut-être pas de grands savoirs, mais qui ont de la connaissance pour avoir un jour vécu ces choses là.
Par chance la France comme d’autres, n’est pas que destructrice,
C’est aussi la France de Victor Schoelcher et François-Auguste Perrinon
C’est la France de Diderot, D’alembert et Montesquieu, Ceux qui se sont opposés à tous les obscurantismes et les simplifications sociales, (telle classe supérieure à l’autre…)
La France de Jean-Jacques ROUSSEAU…(La philosophie politique de Rousseau est bâtie autour de l’idée que l’Homme est naturellement bon et que c’est la société qui le corrompt).
C’est aussi la France de Césaire et Senghor
C’est aussi la France des droits de tous les hommes
et des droits de chaque citoyen,
Voilà pourquoi je crois que l’identité culturelle des sin martiners perdurera, au moins à travers cette langue, n’en déplaise aux incultes, aux aigris et aux méchants.
How ever small in numbers, sin marten and sin marten english has value for us, and we will protect and value it, by all means possible… so be it. Tiz veez own !
Telle est mon opinion, aujourd’hui.