978 – 1ère mandature

Aout 2008 – mars 2012 … ce que j’en retiens.

Au moment ou approche la fin de cette première mandature de la COM, je souhaite dire la fierté que j’éprouve d’avoir présidé le Conseil Territorial et le Conseil Exécutif de  Saint-Martin. L’opportunité de servir son pays est toujours un très grand honneur.
Je remercie Louis-Constant Fléming de m’avoir « offert » cette opportunité.

En effet, en 2008, je n’ai fait que céder aux amicales mais fortes pressions qui m’étaient faites pour accepter le poste; et le groupe dans sa quasi totalité, à bien voulu adhérer à l’idée.

Mais, je dois l’avouer, les débuts étaient très difficiles. Et on a beau savoir que c’est dans l’adversité que les grands hommes se réalisent, il demeure évident pour moi que la guerre permanente ne permet aucun progrès. En tous cas, l’agressivité permanente est incompatible avec mon tempérament. C’est dans cette ambiance, marquée d’avantage par les « couteaux tirés » que par les « fleurs aux fusils », encore moins par le « calumet de la paix », qu’il a fallu relever le challenge de l’apaisement des esprits et des comportements. Permettre à des idées différentes, parfois opposées d’être exprimées sans s’étriper, permettre le fonctionnement des institutions selon des règles démocratiques acceptées, sans dictature, ni de l’opposition, ni de la majorité, je crois pouvoir dire que j’ai réussi cela.

Créer une ambiance est important, mais ce n’est certainement pas le plus important. Encore faut-il travailler à la réalisations d’objectifs établis.
Nous avons été confronté à une opposition qui ne s’est jamais endormi, quoiqu’en dise certains, et à des circonstances et contraintes imprévues et ingérables localement :
1 – La Commission Consultative d’Evaluation des Charges à mené des travaux qui ont conduit à un résultat très nettement en notre défaveur – chaque année l’Etat nous prélève 634 000 euros de « dotation Globale de Compensation ».
A ce jour nous avons porté notre désaccord au niveau du Conseil d’Etat.
2 – fin 2008 et pendant tout 2009, la crise économique ne nous à pas épargné.
Nous n’en sommes toujours pas revenu, malgré quelques signes encourageants, notamment dans le tourisme. La situation demeure très fragile.

Fort heureusement, l’investissement public est resté élevé grâce au « Fond Exceptionnel d’Investissement » mis en place par le Gouvernement en 2009, et grâce au FEDER ou nous émargeons, parce que nos dossiers sont prêts et bien faits. Grâce également, en 2011, au Contrat de plan Etat-COM.

C’est ainsi que plusieurs « grands chantiers » ont été menés à terme : Ecole de Sandy-Ground, Ecole du Morne O’REILLY, Restaurant Scolaire à Marigot, cuisine Centrale à Grand-Case.
D’autres chantiers sont encore en cours : la Médiathèque-Archives, les réservoirs d’eaux de Spring, les réseaux d’eaux et d’assainissement un peu partout, l’Eclairage Public et la Video Protection, le parking de Galisbay et l’aménagement de la sortie « Sandy-Ground » de Marigot.
Qualifier toutes ces infrastructures d’inepties, est parfaitement inepte.

Certaines réalisations sont de moindre ampleur et de moindre coût mais font ma grande fierté, compte tenu de l’impact sur la vie quotidienne ou la sécurité de la population :
– la route du galion ou passent des milliers de personnes journellement. Nous devons la terminer.
– l’enfouissement des réseaux électriques de Saint-Louis. Nous devons terminer le travail et nous occuper du Pic Paradis.
Certaines rues intérieures à Quartier d’Orléans. Il en reste encore.

Les infrastructures son indispensables, il s’agissait de rattraper le grand retard pris durant la mandature précédente.
Cependant notre vraie priorité concernait le développement humain.
L’homme, en particulier le jeune adulte, avait été oublié durant les mandatures municipales (compétence Région) précédentes.
Ils étaient là, nombreux, résultats, souvent mais pas tout le temps, d’un échec massif du système éducatif,
ils étaient là, résultats souvent mais pas tout le temps, d’une immigration massive non contrôlée, dont ils n’étaient certainement pas responsables.
Ils étaient là, sur les blocs, dans l’oisiveté, dans la déviance parfois, beaucoup se sentaient un peu étrangers, mais plus tout à fait, et un peu d’ici mais pas encore complètement, avec un seul désir, vivre et travailler comme les autres.
Ils étaient là, ne bénéficiant d’aucune attention, d’aucune considération. Ils se sentaient écartés, rabaissés, méprisés.
Ils étaient là, au bord de l’explosion, observant ceux qui devant eux, avant eux, trouvaient du travail. Pourquoi eux? pourquoi pas eux?

Nous avons donc utilisé notre compétence en matière de Formation Professionnelle Continue, une grande fierté pour moi.
Programmes cumulés 2009, 2010 et 2011, plus de 1000 places offertes dans plus de 50 formations qualifiantes ou diplômantes; Plusieurs millions d’Euros investis chaque année dans l’économie du savoir (les centres de formations, leurs enseignants et leurs formateurs) des centaines de milliers d’euros dans la rémunération des stagiaires, qui retrouvent ainsi, valeur et dignité humaine, et estime de soi.
L’impact sur la société n’est pas mesurable avec précision, mais je suis persuadé que ce programme, compte tenu du nombre de personnes concernées, a contribué à nous aider à « traverser la crise ».
Il ne fait aucun doute qu’il faut continuer à fortement investir sur la ressource humaine, tant que le système éducatif ne produira pas de bien meilleurs résultats.

Nous avons aussi travailler à rendre l’Ecole plus proche et donc plus efficace pour le  public particulier auquel il était confronté, ceci à travers 2 approches fortes : Il fallait réfléchir à l’adaptation des méthodes et des contenus. Il fallait aussi que le personnel enseignant ait un profil en adéquation avec son public.

1 – Une commission ad hoc coordonnée par Louis Mussington (membre de mon opposition) a été formé pour étudier et produire un rapport sur l’opportunité de développer un enseignement bilingue (français-anglais) pour tenir compte de la réalité linguistique du territoire. Suite à une concertation assez large, le rapport m’a été remis en décembre 2011. Nous étions alors à 3 mois de nouvelles élections générales, trop tard pour un travail serein du Conseil Territorial sur cette questions centrale.

2 – Nous avons mis en place une « préparation au concours de professorat des écoles » . Les candidats devaient être bilingues, devaient être du niveau M1 et devaient prendre un engagement moral à exercer à Saint-Martin pendant 10 ans. Une convention liait la COM qui finançait l’opération, et l’IUFM de Guadeloupe (M. DORVILLE) qui assurait la formation. L’expérimentation n’a pas eu les résultats escomptés. Très peu de réussite (la plupart avaient une activité professionnelle), et ceux qui ont réussi n’avaient pas l’obligation « légale » de respecter leur engagement moral. Aline Hanson, alors membre de mon opposition avait accepté de superviser cette opération au nom de la Collectivité de Saint-Martin. La qualité de la ressource humaine est bien une des clés pour rendre le système éducatif plus efficace.

Encore faut-il, lorsque la ressource humaine est bien formé, qu’elle puisse intégrer le monde du travail, tel est notre prochain défi. Montrer que les entreprises ou les institutions publiques ont intérêt à recruter local.

Quel intérêt cette entreprise aurait elle à recruter local, ou à recruter tout court, et à jouer le jeu social et fiscal totalement, alors qu’elle à, en face, une concurrence à laquelle elle ne peut faire face, parce que les règles sont en sa défaveur.
Personne ne veut toucher aux règles sociales, moi non plus, par contre nous sommes maître du jeu fiscal. Et nous avons fait usage de notre compétence en matière de fiscalité.

La fiscalité, une grande déception pour moi. Nous n’avons pas réussi à créer un minimum d’adhésion à nos réformes. Je suis, encore aujourd’hui, persuadé que nos choix sont bons, mais que notre méthode doit être améliorée. Trop d’incompréhension et de malentendus, trop de méfiance et de défiance, ont minés le processus. La prochaine mandature doit être marquée, à mon sens, par une meilleure communication en matière de fiscalité. L’objectif à atteindre étant l’équité : chacun est prêt à payer si tout le monde paye.

Entre temps survient le malheureux épisode « déchouquage » de Louis-Constant de la Semsamar par le Duo Daniel Gibbs – Louis Jeffry, qui permet à Louis Mussington de passer par la fenêtre.
Puis Daniel Gibbs, grisé par ce premier succès envisage de présenter une motion de défiance contre moi, mais il est « laché » par Jeffry. Il forme l’UD mais n’arrive à aucun moment à rassembler plus de 3 personnes autour de lui.
Puis intervient la saga de l’aménagement de la baie de Marigot. Mais c’est là une histoire à part. Résultat : je suis conduit à lui enlever toutes ses responsabilités de vice président. Mais il garde le titre

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