Quand on entend bonne rentrée on pense en général aux élèves et à leurs enseignants, mais il ne faut pas oublier tous les autres usagers de l’Ecole : les parents et les personnels non enseignants de l’Ecole, les administrations locales et d’Etat et même les chauffeurs de bus.
Bonne rentrée à vous tous !
Il convient également de souhaiter la bienvenue à tous les nouveaux fonctionnaires arrivants sur le territoire, ceux qui arrivent avec toutes leurs certitudes, des certitudes qui seront rapidement déçues, et ceux, plus intelligents, qui arrivent, l’esprit ouvert au nouveau monde qu’ils doivent vite appréhender pour être efficace dans leur travail.
Il faut espérer que l’action des uns et des autres bénéficiera à l’intérêt bien compris de tous les Saint-Martinois, qu’ils soient indigènes (multi générationnels) ou qu’ils soient d’installation plus récente (de 1 ère génération).
Mais avant le constat du présent et avant d’envisager l’avenir il convient de saluer la force de caractère de ceux, qu’ils soient natifs ou pas, qui ont « tenus bons» durant toute la phase post Irma dont nous vivons aujourd’hui le commencement de la fin. C’est la résilience de tous ces gens là qui fait la fondation sur laquelle un pays peut se reconstruire.
NOUS SOMMES AU PIC DE LA SAISON CYCLONIQUE

et la question du niveau de préparation de la population reste posée. La question est d’autant plus actuelle qu’il y a un nombre significatif de « novices » sur l’île. Il y a aussi de nouvelles générations d’élèves. Les responsables locaux et d’Etat devrait rapidement mettre en place des éléments de « culture des risques naturels » spécifiques à notre situation géographique.
Nous sommes tous focalisés et c’est compréhensible, sur le PPRN, mais le PPRN ne traite que des risques de submersion marine (qui sont réels) et on oublie que tous les toits qui ont été emportés ne l’ont pas été par la mer. On oublie aussi que quand l’eau monte, elle fini par redescendre (Il s’agit que personne ne soit présent sur son chemin quand elle arrive et quand elle repart…) Il me semble qu’on devrait d’avantage travailler sur les normes de construction, et sur les modalités d’évacuations en cas de cyclone (ou de tsunami), sachant que les déplacements d’une population nombreuse induits par une réglementation coercitive sur les zones côtières sont d’autant plus difficiles à envisager que le territoire est exigu et que le foncier bon marché est rare.
L’ECOLE AUSSI DOIT FAIRE L’OBJET DE TOUTE NOTRE ATTENTION,
d’abord parce que au moins 1/5 de la population est à l’école, ensuite parce que c’est l’Ecole qui peut le mieux formater la ressource humaine qui fera un avenir meilleur ou pas pour l’île et enfin parce que l’Ecole est le lieu, par excellence ou peut se produire la nécessaire réduction des disparités ethniques et communautaires.

…et pour que l’Ecole soit efficace il faut de bonnes conditions matérielles et il faut aussi que le système tienne davantage compte des qualités du public qu’il doit « traiter ». Si on ne tient pas compte des réalités culturelles et socio-économiques de l’île, si on continue à faire comme à Port-Louis ou à Saint-Martin de Ré, les résultats seront en dessous des potentiels. Il est vrai que quelques expériences intéressantes de prise en compte de la langue la plus utilisée, ont été menées au cours des quelques dernières années. Je crois qu’on peut maintenant passer au niveau supérieur. Pour cela il est de première importance de choisir ou de former avec soin les personnels intervenants sur le territoire ; Il vaut beaucoup mieux qu’ils soient bilingues.
L’objectif pourrait être celui-ci : tout élève parcourant le système éducatif à Saint-Martin, de la maternelle au Bac, doit avoir un niveau vérifiable de bilinguisme français-anglais, lui permettant un choix de poursuite d’études dans une langue ou dans l’autre.
Si on additionne des conditions matérielles convenables et les « bons » enseignants, nul doute que le système produira de meilleurs résultats.
Je peux d’ailleurs témoigner, que la création effective de la cité scolaire Robert WEINUM en 2015, montre une nette corrélation entre amélioration des conditions matérielles (CDI fonctionnel, vidéo-projecteurs connectés, réfectoire accueillant, etc) et amélioration des résultats brut au baccalauréat. Il va de soi que les conditions matérielles seules ne suffisent pas. Il faut aussi des personnels compétents et qui s’impliquent au delà de l’attendu, ce qu’ils font volontiers si on arrive à créer la bonne « atmosphère ».
Ces bons résultats des classes terminales ne doivent cependant pas nous faire oublier tous ceux qui ne sont pas arrivés en terminale.
Conduire l’ensemble d’une génération à une qualification professionnelle et à une meilleure insertion sociale produira une meilleure productivité économique, plus de prospérité interne et une société plus harmonieuse…tout un programme. Qu’il me soit permis de rêver. 04/09.